Historien de l’économie, Fernand Braudel (1902-1985), un des plus grands historiens du XXème siècle, a marqué son temps en publiant en 1979 « Civilisation matérielle, économie et capitalisme » (chez Armand Colin), une somme retraçant l’évolution du monde depuis le XVIème siècle. Il y distingue trois temps imbriqués :
- Le temps long de la géographie
- Le temps intermédiaire de l’économie
- Le temps court de la politique
Par ailleurs, il découpe le système économique occidental en 3 étages distincts :
- En bas, la civilisation matérielle et la production domestique
- Juste au-dessus, le marché et les échanges commerciaux sur courtes distances
- Tout en haut, le capitalisme, avec ses banquiers et ses grands négociants
Braudel dissocie donc marché et capitalisme, le second étant selon lui un « superlatif » du premier. Enfin, il définit la notion d’ « économies-mondes », c’est-à-dire des zones structurées autour d’un centre et entourées de « sphères secondaires et marges dominées ».
Les économies-monde :
- Créations et dominations urbaines = Centres dominateurs = viles ; Etats-villes ; cités-Etats ; poléis de l’Histoire ; villes-empire
- Créations et dominations « nationales = Marché national = économies nationales
Et il observe que le cœur de l’économie capitaliste se déplace depuis le XIIIème siècle : Bruges, Venise, Anvers, Gênes, Amsterdam et Londres se sont succédé avant que New York mette fin à sept siècles de domination européenne. C’est là que, successivement, « le soleil de l’histoire fait briller les plus vives couleurs, là que se manifestent les hauts prix, les hauts salaires, la banque … Toute une modernité économique en avance s’y loge. »

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