LA PASSION PLURIELLE DE GALERIE SALADIN

L’aventure culturelle de GALERIE SALADIN (Sidi Bou Saïd) commence en Mars 2011. Dans l’effervescence post-14 Janvier, l’ouverture d’un nouvel espace dédié à l’Art, et, stratégiquement située à l’entrée de la colline de Sidi Bou Saïd, est plutôt bien accueilli. Dans un environnement local pourtant déjà riche en adresses de qualité, mais face à une tendance mondiale à une certaine surabondance de distractions attrayantes et divertissantes, faire le choix de la Culture et de l’Art, pour un entrepreneur, est un choix rare, audacieux, courageux. C’est celui, assumé, par Monsieur Ridha Souabni, son Directeur-Fondateur.

 

A l’origine, GALERIE SALADIN est une évidente passion pour un village d’Art, Sidi Bou Saïd, village natal et familial de Ridha Souabni. Ce site méditerranéen possède une aura et histoire singulière reconnue dans le monde entier, avec son âme remarquable palpable par tous ceux qui osent s’y abandonner. Ermitage si apprécié des intellectuels et artistes en tous genres (d’Henry de Montherlant à André Gide, de Simone de Beauvoir à Paul Valérie), et surtout fameuse colline cosmopolite des poètes et des peintres qui a tant inspiré et qui inspire encore, Sidi Bou Saïd fût une escale déterminante dans les parcours humains et artistiques de l’allemande Gabriele Münter (1877 – 1962) et du russes Vassili Kandinski (1866 – 1944) en 1905, du danois Ernest Brandt (1880 – 1957) en 1913, du russe Alexandre Roubtzoff (1884 – 1949), du suisse Paul Klee (1879 – 1940), de l’allemand August Macke (1887 – 1914) tous trois en 1914, du français Albert Marquet (1875 – 1947) en 1923, et tant d’autres encore jusqu’à nos jours. La colline de Sidi Bou Saïd a ensuite été l’atelier privilégier de peintres tunisiens dont les noms sont désormais bien établis, tels Aly Ben Salem (1910 – 2001), Ammar Farhat (1911 – 1987), Jelel Ben Abdallah (1921 – 2017), Hédi Turki (1922 – 2019), Brahim Dhahak (1931 – 2004), qui pour beaucoup y fixèrent aussi leur dernière demeure. Pour faire honneur à ce passionnant patrimoine collectif reçu en héritage, Ridha Souabni s’évertue tout au long de l’année à mettre au cœur de toutes les attentions sa merveilleuse cité natale, confirmant là son identité et vocation de véritable pôle culturel international de la Tunisie.

 

Mais ouvrir une galerie d’Art, c’est surtout assumer et jouir pleinement de sa fascination pour les artistes, en particulier son admiration pour les peintres tunisiens, anciens ou actuels, avec des sympathies marquées également pour les dessinateurs, sculpteurs, photographes, tous ces magiciens qui savent si bien proposer des miroirs enchanteurs à nos vies, notre environnement, nos sentiments. Créer et vivre Galerie Saladin c’est donc l’opportunité de réaliser un écrin élégant, confortable, sophistiqué, adapté à l’art, et en même temps original et attractif pour accueillir les créatifs et mettre en valeur leurs œuvres le temps d’une exposition, d’un happening, d’une soirée, et pour accueillir des visiteurs toute l’année dans les meilleurs conditions qui soient. C’est ainsi qu’en grand amoureux de la peinture tunisienne, celle du courant de tendance orientaliste du début XXième, ou bien de la génération dorée de l’Ecole de Tunis (collectif né en 1949), ou encore celle d’artistes modernes (Art abstrait, …), Galerie Saladin a pris un grand plaisir à exposer à plusieurs reprises les œuvres de maîtres parmi les plus renommés de Tunisie, d’Aly Ben Salem à Mohamed Zouari, de Jelel Ben Abdallah à Habib Chebil, en passant par des inédits « suédois » de Zoubeir Turki. Cette peinture proprement tunisienne, qui prit son essor et acquit ses titres de noblesse après la seconde guerre mondiale, marqua un jalon majeur dans l’histoire de l’art du Royaume de Tunis, et donc dans la réputation de Galerie Saladin qui y est désormais souvent associée.

 

Par ailleurs, si souvent épris d’artistes contemporains, et désireux de montrer leurs techniques picturales variées, ces autres palettes que celles des grands maîtres, Ridha Souabni a su proposer et exposer aussi les œuvres de plasticiens encore peu ou non connus en Tunisie, en particulier des femmes, et s’est ainsi trouvé promoteur d’une Peinture du Monde avec des artistes tels Corinne Pissaro (Peinture, France), Marlène Luce Tremblay (Photographie, Canada), Jo Ann Morning (Estampes, USA), Caroline Degroiselle (Peinture, Nouvelle Calédonie) ou encore Rebecca Mann (Peinture, USA). C’est là que prend tout son sens la devise du lieu : « Espace de liberté ». Cette liberté, c’est celle du propriétaire et fondateur de composer lui-même son programme et rythme d’expositions, de choisir avec ses goûts et affinités, de personnaliser selon ses coups de cœur et humeurs, et ce quel que soit les tendances, critiques et cotes du moment. C’est la liberté d’être hors du temps, atypique, indépendant, la liberté de lire et laisser lire chaque tableau avec son propre référentiel, sa propre sensibilité, son propre imaginaire, de donner une nouvelle vue et vie à l’œuvre, et d’en assurer une empreinte et pérennité dans les mémoires.

 

Enfin, Galerie Saladin c’est aussi une passion très forte pour les « autres », tout simplement, pour les gens, les personnes, les individus quels qu’ils soient, simples visiteurs de passages ou amis de longue date, parfaits inconnus et néophytes ou véritables alter ego et grands amateurs de tableaux, pour leur présence réelle, leurs parcours de vie, pour leurs histoires personnelles, leurs goûts particuliers, pour ce lien unique, quasi intime, que génère l’Art et la Culture. Car une galerie d’Art, a fortiori quand elle s’efforce d’être éclectique et accueillante, permet de rencontrer non seulement les artistes mais aussi leurs suiveurs et collectionneurs, des journalistes culturels, des critiques d’art, des collègues galeristes, des écoliers et étudiants, des apprentis artistes, des esthètes et tous les amoureux de l’art en général, et aussi des officiels de pays du monde entier, ambassadeurs, attachés culturels, avec Sidi Bou Saïd pour environnement de prestige et lieu de partage, et cet espace très spécial comme point de rassemblement. L’animation de la galerie est ainsi vécue et incarné comme une authentique hôtellerie culturelle, avec sa qualité d’accueil et de services, avec ses évènements et relations publiques, avec sa vie sociale axée sur l’humain comme art de vivre. C’est pourquoi, en aménageant cette ancienne demeure en galerie moderne, Ridha Souabni a insisté pour préserver le patio originel comme lieu central de la vie commune. Ce patio fait désormais tout le charme et confort du lieu, lui donne sa convivialité, sa chaleur, son ambiance, sa taille humaine. Et tout autour, à la manière de promenoirs, créant comme un cheminement naturel pour révéler les oeuvres, les allées démultiplient les surfaces d’exposition, scénographies et angles de vue. Ridha Souabni, y reçoit alors avec courtoisie et propose de guider lui-même la découverte des pépites artistiques. Cette visite hautement personnalisée est l’occasion d’évoquer le parcours d’un tableau, sa qualité propre, depuis sa création dans l’atelier de l’artiste, avec sa contextualisation, son pédigrée, jusqu’à son accrochage chez son acquéreur, en passant par les différentes appréciations, regards et articles de presse qui lui ont donnée sa haute valeur. Ce sincère goût des autres, c’est souvent ce qui permet au galeriste, au-delà des compétences professionnelles, de réussir pleinement sa part de médiation.

 

Cette galerie d’art, Galerie Saladin, dans sa conception et sa mise en place, dans sa programmation et son animation, est une véritable histoire de passion, passion plurielle, une passion qui unit le village d’art de Sidi Bou Saïd à des peintres du monde entier, à des visiteurs de tout horizon, avec la Culture pour lien et trait d’union.


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