
Respecter le passé de son pays, le commémorer, le fêter autant que possible, se réapproprier ses motifs, signes et symboles ancestraux les plus populaires (tels la main de Fatma, Tanit, l’oeil, les motifs tribaux berbères, …), ses paysages si caractéristiques de mers, d’oasis et de déserts, ses médinas authentiques et architectures traditionnelles (les minarets, les coupoles), sa flore emblématique (les palmiers, les oliviers, les champs de blé, …) et son bestiaire (oiseaux, poissons, … ), et tenter de les restituer autrement, de les perpétuer gaiement et de les actualiser avec des apports picturaux originaux, c’est le leitmotiv créatif de l’artiste-peintre tunisien Khaled Lasram.
Depuis ses premières expositions au début des années 90 à Tunis et à Carthage, Khaled Lasram, né le 1er août 1949 à Tunis, Diplômé de l’Institut technologique d’art d’architecture et d’urbanisme de Tunis (1975) et Docteur en Histoire de l’art (Sorbonne, Paris I, 1981), n’a cessé d’oeuvrer à intégrer sa peinture nationale dans une Histoire de l’Art universelle, d’harmoniser une peinture typiquement tunisienne avec les innovations mondiales des plus grands maîtres.

Admiratifs en particulier des travaux de ses aînés Abdelaziz Ben Raïs, Hédi Turki, Amor Ben Mahmoud ou encore Habib Chébil, et répondant à Abdelaziz Gorgi et au mouvement nationaliste de l’école de Tunis réclamant une peinture proprement nationale après la seconde guerre mondiale, Khaled Lasram s’est donc fortement employé à développer son appartenance civilisationnelle et artistique à la Tunisie et au grand Maghreb (civilisation allant du Maroc à l’Egypte) à travers ses toiles.

Avec toute une gamme de tonalités chaudes pour revêtir ses tableaux de rouge pourpré, d’ocre et de jaunes ensoleillés, avec une gamme plus froide et aérienne de vert-violets et de blancs-bleutés rappelant le ciel et la mer, Khaled Lasram réemploi dans la structure et le fonds de ses toiles le patrimoine naturel et culturel de son pays. Calligraphie arabe, tissage coutumier (margûms, kilims), tatouages tribaux, stèles puniques, mosaïques antiques, et même l’art pariétal, tout en évitant le folkorisme (hélas si présent dans l’artisanat), le Professeur Khaled Lasram produit des compositions abondantes de sujets et d’objets identitaires qu’il réinterprète et stylise.
Et en même temps, certains tableaux peuvent rappeler l’orientalisme français (duquel l’école de Tunis s’émancipait), l’art abstrait de Klee, Kandisnky ou Picasso, les géométrisations du Cubisme et du Futurisme, le foisonnement végétal d’Henri Rousseau (dit le Douanier-Rousseau), les audaces du fauvisme, ou encore la poésie surréaliste et ses illusions d’optiques de Salvador Dali, autant de références extérieurs qui lui inspirent un renouvellement créatif dans son propre univers.
Le lettré Khaled Lasram a ainsi sans cesse su apprendre des meilleurs maîtres de son Art, tunisiens et étrangers, des emprunts nombreux et inspirés pour concourir à mettre en toile son éternel émerveillement de mondes familiers réenchantés, ceux de son pays la Tunisie.
Jean-Baptiste MESONA,
Mai 2022
Pour en découvrir plus sur l’artiste Khaled LASRAM :




http://professeurkhlasram.blogspot.com/
https://www.facebook.com/khaled.lasram.90
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