
Sur une place d’Anneyron, une façade s’anime de couleurs et de vie. Des oiseaux par centaines s’envolent dans un ciel peint, portant dans leur sillage l’image d’un homme en habit du XVIIIe siècle. Cette fresque monumentale ne raconte pas une légende : elle célèbre un exploit historique dont les racines plongent dans la terre drômoise. Car François Laurent, Marquis d’Arlandes, né ici à Anneyron le 26 septembre 1742, fut le premier homme à s’élever dans les airs.
Le 21 novembre 1783, au-dessus de Paris, d’Arlandes et son compagnon Pilâtre de Rozier accomplissent ce que l’humanité rêvait depuis toujours : voler. Vingt-cinq minutes de vol, neuf kilomètres parcourus, près de mille mètres d’altitude. Un exploit qui changea le cours de l’histoire, et qu’Anneyron choisit de ne jamais oublier. Cette fresque, née en 1989 sous les pinceaux de trois jeunes artistes, restaurée en 2018 grâce à la générosité collective des habitants, est bien plus qu’une œuvre d’art : c’est le récit vivant d’une appartenance, celle d’un village à son héros, celle d’un territoire à l’histoire de l’aviation.
Dans cet article, nous remontons le temps pour comprendre qui était ce marquis audacieux, explorons l’œuvre qui lui rend hommage et découvrons comment, de génération en génération, Anneyron perpétue la mémoire de l’envol. Un voyage au cœur de la fierté locale et de l’audace humaine.
La Fresque du Marquis d’Arlandes : Aux Sources d’un Hommage
Quand trois artistes font s’envoler un village
Au printemps 1989, la municipalité d’Anneyron cherche à embellir une façade aveugle au cœur du bourg. L’idée germe : pourquoi ne pas rendre hommage au plus illustre enfant du pays ? Contact est pris avec l’École Régionale des Beaux-Arts de Valence. Daniel Vassart, enseignant et artiste peintre, propose le projet à trois de ses élèves : Christophe Gonnet, Frédéric Galiano et Gisèle Jacquemet. Ces jeunes artistes, pleins d’enthousiasme et de talent, se saisissent du sujet avec une ambition à la hauteur de leur modèle.
La fresque qu’ils imaginent ne se contente pas de représenter froidement un personnage historique. Elle crée une scène vivante, poétique, où le Marquis d’Arlandes s’élève dans sa montgolfière, entouré d’une nuée d’oiseaux qui symbolisent la liberté conquise ce jour de novembre 1783. Chaque détail est pensé pour créer un mouvement ascendant, une impression d’envol qui saisit le regard du passant et l’entraîne vers le ciel.
L’œuvre s’inscrit dans une tradition d’art mural qui, dans les années 1980-1990, connaît un renouveau en France. Mais ici, point de message politique ou social : c’est la mémoire locale et la célébration d’un exploit universel qui priment. La fresque devient rapidement un point de repère visuel dans le village, un lieu où les anciens racontent aux enfants l’histoire du marquis, perpétuant ainsi la transmission générationnelle.
Ce qui rend cette œuvre remarquable
Pendant près de trente ans, la fresque a résisté aux intempéries, au soleil et au temps. Mais en 2018, l’œuvre montre des signes de fatigue : les couleurs s’estompent, certaines zones s’écaillent. La commune lance alors un projet audacieux de restauration, avec un financement participatif inédit : l’adoption d’oiseaux. Pour cinq euros minimum, chaque habitant, chaque visiteur, peut « adopter » l’un des oiseaux de la fresque. Les noms des donateurs sont inscrits sur un mobilier urbain installé sur la place. Cette initiative transforme l’œuvre en bien commun, véritablement approprié par la population.
Les trois artistes originaux, Christophe Gonnet et Gisèle Jacquemet, reviennent pour redonner vie à leur création de jeunesse. Trente ans après, leurs mains retrouvent les gestes, les couleurs, l’esprit qui animait leur travail d’étudiants. Cette continuité, rare dans l’histoire de l’art mural, confère à la fresque une profondeur supplémentaire : elle devient le témoin de deux époques, 1989 et 2018, et du fil qui les relie.
Évolution et héritage vivant
La fresque du Marquis d’Arlandes s’inscrit dans un réseau plus large de commémoration. À Saint-Rambert-d’Albon, un monument sur l’aérodrome rappelle également la mémoire du marquis. À Annonay, ville des frères Montgolfier située à 25 kilomètres, l’histoire de l’aérostation est omniprésente. Ces trois lieux – Anneyron (naissance), Annonay (invention), Paris (exploit) – forment une géographie de la mémoire, un triangle symbolique qui relie la Drôme, l’Ardèche et la capitale.
Depuis sa restauration, la fresque attire de nouveaux regards. Les amateurs d’histoire de l’aviation, les passionnés de montgolfière, les cyclotouristes parcourant les routes de la Drôme des Collines font étape devant cette œuvre. Elle n’est plus seulement un hommage local, mais un point d’intérêt culturel qui participe au rayonnement du village. De génération en génération, les Anneyronnais continuent de s’approprier cette image, symbole de leur identité collective.
💡 Mémoire vivante
Le 21 novembre 1783, le Marquis d’Arlandes et Pilâtre de Rozier s’élèvent du château de La Muette à Paris. Durant les vingt-cinq minutes du vol, les deux hommes doivent constamment alimenter le foyer en paille et en bois pour maintenir l’air chaud dans l’enveloppe de soie. À un moment, des étincelles provoquent un début d’incendie que Pilâtre éteint avec une éponge. « Pourquoi voulez-vous que nous descendions ? », répond-il à d’Arlandes pris de panique. Cette anecdote illustre le sang-froid extraordinaire de ces pionniers qui ignoraient tout de la navigation aérienne.
Découvrir la Fresque : Une Expérience à Vivre
Ce que l’on voit, ce que l’on ressent
Lorsque vous pénétrez sur la place de l’église d’Anneyron, votre regard est immédiatement attiré par cette explosion de couleurs sur le mur aveugle. La fresque occupe toute la hauteur de la façade, créant un effet de verticalité qui amplifie la sensation d’envol. Au centre, le Marquis d’Arlandes, vêtu de son habit blanc caractéristique, se tient fièrement dans la nacelle de la montgolfière. Son regard porte vers l’horizon, incarnant cette audace qui le poussa à défier les lois de la gravité.
Autour de lui, des centaines d’oiseaux s’envolent dans toutes les directions. Chacun a été peint avec soin, individualité dans un mouvement collectif. Certains sont de face, d’autres de profil, créant une dynamique visuelle qui donne l’impression que la fresque s’anime sous vos yeux. Les couleurs, fraîchement restaurées, éclatent : bleus profonds du ciel, ocres chauds de la montgolfière, blancs lumineux des oiseaux. L’ensemble crée une atmosphère joyeuse, presque festive, loin de la solennité compassée des monuments traditionnels.
En vous approchant, vous distinguez les détails : les cordages de la montgolfière méticuleusement rendus, les plumes des oiseaux, les plis de l’habit du marquis. La technique picturale témoigne du savoir-faire des trois artistes formés aux Beaux-Arts de Valence. C’est dans ce soin apporté aux détails, dans cette générosité du trait, que l’on perçoit l’amour porté au sujet et au lieu qui l’accueille.
Les trésors cachés : une œuvre participative
Peu de visiteurs le remarquent immédiatement, mais sur la place, à proximité de la fresque, se trouve un mobilier urbain discret où sont gravés les noms des donateurs qui ont participé à la restauration de 2018. Cette liste de noms – habitants d’Anneyron, familles de la région, mais aussi inconnus touchés par le projet – transforme l’œuvre en témoignage vivant d’une mobilisation collective.
Chaque oiseau de la fresque a ainsi une histoire : il a été « adopté » par quelqu’un, un geste symbolique qui crée un lien intime entre les personnes et l’œuvre. Cette démarche participative, rare dans le domaine patrimonial, fait de la fresque un bien véritablement commun. Elle appartient à ceux qui l’ont financée, qui la regardent chaque jour, qui la montrent avec fierté aux visiteurs.
Les archives municipales conservent la mémoire du projet originel de 1989 : esquisses préparatoires, correspondance entre la mairie et l’École des Beaux-Arts, témoignages des premiers habitants venus voir la fresque en cours de réalisation. Ces documents, consultables sur demande, enrichissent la compréhension de l’œuvre en la replaçant dans son contexte de création.
Comprendre le geste créateur : de l’esquisse au mur
Créer une fresque murale monumentale nécessite une méthodologie rigoureuse. Les trois artistes ont d’abord réalisé des esquisses au format réduit, testant différentes compositions jusqu’à trouver celle qui créerait le meilleur équilibre entre le personnage central et le mouvement des oiseaux. Une fois la composition validée par la commune, ils ont procédé au report sur le mur, technique délicate qui exige précision et patience.
Le support – un mur en crépi – impose des contraintes spécifiques. Les artistes ont utilisé des peintures acryliques résistantes aux UV et aux intempéries, mais même ces matériaux modernes ne pouvaient tenir indéfiniment. D’où la nécessité, trois décennies plus tard, de cette restauration qui a redonné toute leur fraîcheur aux couleurs. Les artistes ont profité de ce travail pour apporter quelques améliorations, renforcer certains contrastes, affiner des détails qu’ils n’avaient pas eu le temps ou les moyens de parfaire en 1989.
Le temps de réalisation initial s’est étalé sur plusieurs semaines, durant lesquelles les habitants ont pu observer l’œuvre prendre forme progressivement. Cette dimension performative – l’art se faisant sous les yeux du public – a créé dès l’origine un lien fort entre l’œuvre et la communauté qui l’accueillait.
La Fresque et le Territoire : Une Histoire d’Appartenance
Pourquoi ici et nulle part ailleurs ?
Si cette fresque existe à Anneyron, c’est d’abord parce que François Laurent d’Arlandes y est né, le 26 septembre 1742, au château de Saleton. Fils aîné d’une famille de petite noblesse locale, il grandit sur ces terres drômoises avant d’embrasser la carrière militaire puis de se passionner pour la physique et l’astronomie. Sa rencontre avec les frères Montgolfier, qu’il connaît depuis le collège des Jésuites de Tournon, changera sa vie et l’histoire de l’humanité.
Mais il y a plus : Anneyron se situe à seulement 25 kilomètres d’Annonay, la ville ardéchoise où les frères Joseph-Michel et Jacques-Étienne Montgolfier, papetiers de profession, inventent le ballon à air chaud en 1782-1783. Cette proximité géographique n’est pas anodine : elle inscrit la région dans le berceau de l’aérostation française. Le premier envol public d’une montgolfière a lieu à Annonay le 4 juin 1783, quatre mois avant le vol historique du marquis à Paris.
Cette fresque ancre donc Anneyron dans une histoire plus vaste, celle de la conquête des airs, tout en affirmant la spécificité locale : nous sommes ici sur la terre natale du premier aéronaute. C’est cette double appartenance – au particulier et à l’universel – qui donne à l’œuvre toute sa force symbolique.
Résonances avec le territoire environnant
La fresque s’inscrit dans un itinéraire patrimonial et mémoriel qui traverse la Drôme des Collines et l’Ardèche voisine. À Annonay, le Musée des Papeteries Canson et Montgolfier retrace l’épopée de la famille d’inventeurs. À Saint-Rambert-d’Albon, l’aérodrome conserve un monument dédié au marquis et à Pilâtre de Rozier. Ces trois sites forment un triangle de mémoire qui permet de comprendre comment, dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres, s’est écrite une page majeure de l’histoire de l’aviation.
Pour le visiteur curieux, la fresque d’Anneyron peut donc être le point de départ ou d’arrivée d’un parcours thématique sur les débuts de l’aérostation. On peut imaginer une journée commençant à Annonay par la visite du musée, se poursuivant à Anneyron devant la fresque, et s’achevant à l’aérodrome de Saint-Rambert-d’Albon pour une vue panoramique sur la vallée du Rhône – cette même vallée que survolait le regard du marquis depuis son château de Saleton.
La vie d’aujourd’hui autour de la fresque
Pour les Anneyronnais, la fresque fait partie du paysage quotidien. Elle est le lieu où l’on donne rendez-vous, le décor des photos de mariage, le point de repère que l’on indique aux visiteurs. Les enfants des écoles y passent régulièrement, dans le cadre de séances pédagogiques sur l’histoire locale et l’histoire des sciences. Cette présence constante dans la vie du village en fait un élément d’identité collective, au même titre que l’église ou la mairie.
Depuis la restauration de 2018, la fresque a gagné en visibilité régionale. Les offices de tourisme de la Drôme des Collines la mentionnent dans leurs circuits, les cyclistes qui sillonnent la région s’y arrêtent pour une pause photo. Cette reconnaissance extérieure renforce la fierté locale : Anneyron n’est plus seulement « un village drômois », mais « le village du premier homme qui a volé ».
Organiser Votre Visite : Informations Essentielles
Accès et arrivée
📍 Adresse exacte : Place de l’Église, 26140 Anneyron, Drôme
Coordonnées GPS : 45.272° N, 4.889° E
🚗 Itinéraires :
- Depuis Lyon (70 km, env. 1h) : A7 direction Valence, sortie Saint-Rambert-d’Albon, puis D51 vers Anneyron
- Depuis Valence (45 km, env. 40 min) : N7 direction Lyon, puis D51 vers Anneyron
- Depuis Romans-sur-Isère (28 km, env. 30 min) : D538 puis D51
🅿️ Stationnement : Parking gratuit sur la place de l’église, à proximité immédiate de la fresque
🚌 Transports en commun : Gare SNCF la plus proche à Saint-Rambert-d’Albon (6 km). Liaisons TER depuis Lyon et Valence.
Informations de visite
⏰ Horaires : Œuvre extérieure visible en permanence, 24h/24
📅 Jours de fermeture : Aucune
🎫 Tarifs : Accès libre et gratuit
⏱️ Durée conseillée : 15 à 30 minutes (observation de la fresque et lecture des panneaux explicatifs s’ils sont présents)
🎧 Visite guidée / Audio-guide : Pas d’audioguide. Pour des visites guidées de groupe incluant la fresque et le patrimoine d’Anneyron, contacter l’Office de Tourisme Porte de DrômArdèche : 04 75 23 45 33
♿ Accessibilité PMR : Pleinement accessible, œuvre située sur une place plane
Conseils de visite
🌤️ Meilleure saison et moment : Visible toute l’année. Préférer les matinées ensoleillées pour une lumière optimale sur la fresque. Éviter les journées de forte pluie (inconfort pour l’observation prolongée).
📸 Spots photos remarquables : Photographier la fresque depuis le centre de la place pour avoir une vue d’ensemble. Pour les détails, se rapprocher en veillant à éviter les reflets.
👨👩👧👦 Adapté aux familles ? Oui, totalement. La fresque colorée et le thème du vol plaisent généralement aux enfants. C’est l’occasion de leur raconter l’histoire du premier vol humain.
🎒 Équipement conseillé : Aucun équipement particulier nécessaire
💡 Astuce d’initié : Profitez de votre passage à Anneyron pour flâner dans le village et découvrir son église Notre-Dame-de-l’Assomption (XIIe siècle) avec ses fresques d’époque, ainsi que les maisons anciennes en galets. Le mardi matin, un marché hebdomadaire anime la place.
Prolonger l’expérience
🍽️ Restaurants à proximité :
- Plusieurs restaurants et cafés au centre d’Anneyron
- Saint-Rambert-d’Albon (6 km) : offre de restauration plus large
🏨 Hébergement recommandé :
- Chambres d’hôtes et gîtes à Anneyron et villages environnants
- Ibis Lyon Sud Saint-Rambert-d’Albon (6 km) : hôtel moderne avec restaurant
🗺️ À combiner avec :
- Le Palais Idéal du Facteur Cheval (Hauterives, 15 km) : autre monument drômois de renommée internationale
- Annonay et le Musée des Papeteries (25 km) : pour comprendre l’invention de la montgolfière
- Tour d’Albon (Albon, 4 km) : berceau du Dauphiné, panorama sur la vallée du Rhône
- Vignobles de Tain-l’Hermitage (22 km) : dégustation de côtes du Rhône
À Qui S’adresse Cette Visite ?
👨👩👧👦 Les familles
La fresque est idéale pour une halte familiale rapide et ludique. Les enfants sont généralement captivés par l’image colorée et par l’histoire du premier vol en montgolfière, qui stimule leur imagination. C’est l’occasion de leur transmettre un peu d’histoire des sciences de manière vivante et accessible. La gratuité et l’accessibilité immédiate sont des atouts supplémentaires.
🎓 Les passionnés d’histoire et d’aviation
Les amateurs d’histoire de l’aérostation trouveront ici un lieu de mémoire essentiel. La fresque rend un hommage mérité à un pionnier souvent éclipsé par Pilâtre de Rozier, pourtant tout aussi essentiel au premier vol humain. Pour les passionnés, c’est l’occasion de se recueillir sur la terre natale d’un héros méconnu et de mieux comprendre le contexte territorial de cette épopée aérienne.
📸 Les photographes et amateurs d’art mural
La fresque offre un sujet photographique intéressant, avec ses couleurs vives, sa composition dynamique et son insertion harmonieuse dans le paysage urbain. Les amateurs d’art mural y verront un exemple réussi de commande publique des années 1980-1990, et pourront apprécier la qualité de la restauration menée en 2018.
🧘 Les chercheurs de patrimoine authentique
Anneyron n’est pas un village touristique surbooké. La fresque se découvre dans un contexte authentique, celui d’un bourg drômois vivant où le patrimoine fait partie du quotidien des habitants. Cette dimension non muséale, non mise en scène, séduira ceux qui cherchent des lieux où l’histoire se vit plutôt qu’elle ne se visite.
🚴 Les cyclotouristes
La fresque se situe sur plusieurs itinéraires cyclables de la Drôme des Collines. C’est une étape courte mais enrichissante qui permet de donner du sens à une pause, en découvrant une histoire locale remarquable tout en se reposant sur la place ombragée.
Ce Que La Fresque Nous Raconte
Face à cette explosion d’oiseaux et de couleurs qui s’élève vers le ciel, on ressent quelque chose de plus profond qu’un simple plaisir esthétique. Cette fresque nous parle d’audace, de cette capacité humaine à défier l’impossible. Le 21 novembre 1783, deux hommes ont osé ce que personne n’avait jamais tenté : monter dans une machine volante sans savoir s’ils en redescendraient vivants. Cette audace, c’est aussi celle des trois jeunes artistes de 1989 qui ont transformé un mur aveugle en œuvre vivante, celle des habitants de 2018 qui ont financé collectivement sa renaissance.
La fresque nous interroge aussi sur la manière dont nous choisissons d’honorer ceux qui ont changé le cours de l’histoire. Anneyron aurait pu ériger une statue froide et solennelle. Le village a préféré une œuvre colorée, joyeuse, qui célèbre l’envol plutôt que la gloire militaire. Ce choix en dit long sur les valeurs d’une communauté : ici, on préfère l’élan à la rigidité, le mouvement à la pose, la vie à la commémoration figée.
Plus universellement, cette fresque nous rappelle que les grandes aventures humaines naissent souvent dans des lieux modestes. Anneyron n’était qu’un village drômois, Annonay qu’une bourgade ardéchoise de papetiers. Et pourtant, c’est de ces terres que s’est envolé le rêve millénaire de l’humanité. Cela nous dit que l’extraordinaire peut surgir du quotidien, que les territoires ruraux sont aussi des terres d’innovation et d’audace.
En contemplant le Marquis d’Arlandes s’élever dans son ballon de soie, entouré de ses oiseaux complices, vous ne découvrez pas seulement l’histoire d’un exploit : vous touchez du regard cette aspiration universelle à dépasser nos limites, à nous élever au-dessus de nos contraintes. Et peut-être, en repartant, emporterez-vous un peu de cette légèreté conquise par le marquis, un peu de cet esprit d’envol qui fait la fierté d’Anneyron et la grandeur de l’aventure humaine.
📋 Résumé Court
Fresque du Marquis d’Arlandes (Anneyron, Drôme) : œuvre murale monumentale créée en 1989 par trois artistes de l’École des Beaux-Arts de Valence, restaurée en 2018 par financement participatif. Rend hommage à François Laurent d’Arlandes (1742-1809), natif d’Anneyron, premier homme à voler en montgolfière le 21 novembre 1783. Visible gratuitement 24h/24 sur la place de l’église. Accessible PMR. Idéal pour familles, passionnés d’aviation et amateurs d’art mural. À combiner avec Annonay (ville des Montgolfier, 25 km) et le Palais Idéal du Facteur Cheval (15 km).
🗺️ Préparez Votre Découverte
Plus d’informations :
➡️ Commune d’Anneyron
➡️ Office de Tourisme Porte de DrômArdèche
Tél. : 04 75 23 45 33
Ressources & Liens Utiles
📍 Informations officielles
- Organisme gestionnaire : Commune d’Anneyron
- Site web : www.anneyron.fr
- Téléphone : 04 75 31 60 05 (mairie)
- Email : mairie@anneyron.fr
🗺️ Cartographie
📚 Pour approfondir
- Histoire de l’aérostation : G. Tissandier, Histoire des ballons et des aéronautes célèbres, 1887
- Les frères Montgolfier : Charles Coulston Gillispie, The Montgolfier Brothers and the Invention of Aviation, 1983
- François Laurent d’Arlandes : Notice sur le site Aérostèles (www.aerosteles.net)
20 Avril 2024, Anneyron (Drôme)
https://www.jeanbaptistemesona.fr/
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