Surplombant la vallée de la Galaure, juste au-dessus du village de Saint-Bonnet, le Château de la Bretonnière, une des plus anciennes demeures de la Drôme des Collines, est un joyau patrimonial local peu connu. Situé en pleine nature, sur un promontoire rocheux, à mi-pente du coteau de Mureils (devenu Saint-Jean-de-Galaure en 2022), la Seigneurie de la Bretonnière comprend :
• Le Château : Corps principal flanqué de trois tours, avec une façade ouverte sur un jardin-esplanade.
• La Commanderie : Incluant l’orangerie, la salle d’armes et un appartement se terminant dans une tour.
• La Loge : Petite maison à l’entrée de la propriété.
• Le Parc : Environ 6 hectares de prés en terrasses, verger et bois, délimité par une combe avec la source Sainte Épine*

Maison forte à toit pentu et fenêtres à meneaux, la bâtisse fut érigée au Moyen Âge (aucune date précise connue) sur un site de garnison militaire. À partir du XVIIe siècle, à l’instar des châteaux de la Loire, la Bretonnière évolua avec des transformations de style gentilhommière, comprenant un toit d’ardoise percé de chiens assis et des charpentes pointues sur les tours. Marquée par l’époque Renaissance, la cour d’honneur abrite une tour octogonale avec un escalier à vis. L’accès se fait par une porte ornée d’une moulure en anse de panier et d’un fronton partiellement effacé pendant la Révolution. Ces dernières décennies, la famille propriétaire restaure soigneusement le château selon les règles de l’art, y accueille des artistes en villégiature, organise des concerts et expositions, et propose des chambres d’hôtes de prestige (avec terrain de tennis et jardin d’arts).

* Histoires et Légendes
Le château est riche en histoires originales, comme celle de la source Sainte Épine, liée au don par Saint-Louis d’une épine de la couronne du Christ, ou celle de l’eau ferrugineuse de la Bretonnière, réputée pour ses vertus curatives. La demeure a aussi servi de refuge à des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale.

Au fil des siècles, la Bretonnière a appartenu à plusieurs familles nobles du Dauphiné (D’Allemand, Clermont-Chaste, Rostaing-Champferrier, De Bovet, Nublat), chacune y laissant son empreinte avec des blasons et éléments architecturaux distinctifs. Après l’aristocratie, la propriété passa aux mains de différents notables, dont le Colonel Hyppolite Bajard (médecin originaire de St Donat; 1793-1863; député de la Drôme de 1848 à 1851) et l’industriel Claude Félicité Balet-Galifet, qui fit embellir la propriété et aménager le parc par le célèbre architecte-paysagiste Joseph Linossier (style Art Nouveau, début XXe).

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