Un joyau méconnu de la Drôme des Collines où l’art contemporain dialogue avec l’histoire médiévale
Imaginez un petit hameau dans le Nord de la Drôme des Collines, où le vent caresse les champs dorés et les pierres anciennes murmurent des siècles d’histoire. Nous sommes à Saint-Martin-des-Rosiers, un lieu discret dépendant de la commune d’Albon (26140), berceau historique du Dauphiné. Là, au détour d’une route de campagne, se dresse un trésor inattendu : une église au destin hors du commun, marquée par un effondrement tragique mais aussi par une renaissance lumineuse, incarnée dans un vitrail monumental signé Franco Borga.
C’est une histoire de foi, d’art et de résilience — un dialogue vibrant entre le passé et la modernité qui fait de ce lieu l’un des sites patrimoniaux les plus singuliers de la région Rhône-Alpes.

Un sanctuaire aux racines profondes
Pour comprendre l’église de Saint-Martin-des-Rosiers, il faut d’abord saisir l’importance historique du territoire d’Albon. Cette commune du nord Drôme n’est pas un village ordinaire : elle est reconnue comme le berceau du Dauphiné, cette principauté médiévale qui s’étendra des Alpes à la vallée du Rhône.
Dès l’époque carolingienne, la famille d’Albon s’impose comme une force politique majeure. Les comtes d’Albon, par une succession d’alliances matrimoniales habiles et d’acquisitions territoriales stratégiques, bâtissent progressivement ce qui deviendra le Dauphiné. C’est Guigues IV, mort en 1142, qui porte le premier le surnom de Dalphinus (Dauphin), donnant son nom à cette province qui restera terre d’Empire jusqu’au milieu du XIVe siècle.
La Tour d’Albon, vestige médiéval emblématique qui domine encore aujourd’hui la vallée du Rhône depuis son promontoire à 388 mètres d’altitude, témoigne de cette grandeur passée. Les fouilles archéologiques menées dans les années 1990 et 2000 ont révélé un complexe palatial d’envergure : aula (grande salle), camera (appartements privés), chapelle, et fortifications sophistiquées.
C’est dans ce contexte historique riche que s’inscrit l’église de Saint-Martin-des-Rosiers, modeste sanctuaire rural mais héritier de cette histoire prestigieuse.

Saint Martin de Tours : le saint patron du partage
L’histoire de l’église de Saint-Martin-des-Rosiers remonte à une époque où les cloches rythmaient la vie des villageois. Ses premières pierres auraient été posées bien avant le XIXe siècle, époque où les communautés rurales tissaient leur lien social autour du clocher. Bien que les archives demeurent lacunaires, les marques sur les façades révèlent des éléments médiévaux, avec notamment des fragments de maçonnerie réemployés, témoins d’un édifice antérieur.
Cette église est dédiée à Saint Martin de Tours (316-397), figure majeure du christianisme en Gaule et symbole universel du partage. Né en Pannonie (actuelle Hongrie), Martin était un légionnaire romain en garnison à Amiens lorsque, lors d’un hiver glacial en 337, il croisa un mendiant transi de froid. N’ayant plus d’argent, il saisit son épée et coupa son manteau en deux pour en donner la moitié au pauvre.
Pourquoi seulement la moitié ? Parce que l’autre partie appartenait à l’armée romaine. Martin ne pouvait donner que ce qui lui appartenait réellement. La nuit suivante, le Christ lui apparut en songe, revêtu de cette moitié de manteau, actualisant sa parole : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25,40).
Baptisé ensuite par saint Hilaire à Poitiers, Martin fonda le premier monastère d’Occident à Ligugé, puis devint évêque de Tours en 371. Il parcourut inlassablement les campagnes gauloises pour évangéliser les populations rurales, multipliant les actes de charité et les miracles. À sa mort en 397, son tombeau à Tours devint l’un des plus grands lieux de pèlerinage de la chrétienté médiévale, au rang de Jérusalem et de Rome.
Des milliers d’églises en Europe portent son nom. À Saint-Martin-des-Rosiers, ce saint protecteur des voyageurs et symbole du partage se dressait autrefois comme le cœur battant du hameau. Les célébrations rythmaient les saisons : messes dominicales, mariages, baptêmes, processions. Chaque pierre semblait vibrer du souffle de la communauté.
Les vicissitudes du temps et la reconstruction du XIXe siècle
Mais le temps, souverain silencieux, finit par imposer sa loi. Les intempéries, les guerres de religion qui ravagèrent la région au XVIe siècle, et le manque d’entretien affaiblirent progressivement la structure. Au XIXe siècle, période de renouveau architectural religieux en France, un vaste chantier de reconstruction fut entrepris par les habitants, fiers de préserver leur sanctuaire.
Cette période correspond au grand mouvement de restauration des églises rurales qui traverse la France. Sous l’impulsion d’architectes comme Viollet-le-Duc et grâce à la redécouverte de l’art médiéval, de nombreux édifices sont sauvés de la ruine. À Saint-Martin-des-Rosiers, ce fut une renaissance architecturale, mêlant mémoire et renouveau.
L’église d’aujourd’hui en garde les traces : murs robustes en galets et molasse, clocher élancé et nef sobre qui respire l’austérité drômoise. Quelques éléments de l’édifice primitif demeurent visibles sur les façades, fragments précieux d’une histoire plusieurs fois centenaire.
La nuit de l’effondrement : 1977, le choc du destin
L’histoire prit un tournant dramatique une nuit d’automne 1977.
Alors que le vent se levait sur les collines, un grondement brutal retentit : le toit du chœur s’effondra. Quand les habitants accoururent, lampe à la main, ils découvrirent l’impensable : l’autel dévasté, le ciel ouvert sur les ruines, le chœur anéanti. Les poutres effondrées jonchaient le sol, la pluie commençait à s’infiltrer dans la nef.
Pour beaucoup, c’était la fin. Comment restaurer une église si gravement endommagée dans un hameau aussi petit, aux ressources limitées ? La solution facile aurait été l’abandon, laissant l’édifice tomber progressivement en désuétude comme tant d’autres églises rurales de France.
Mais la communauté d’Albon refusa l’abandon. Dans les réunions du conseil paroissial et à la mairie, une idée audacieuse prit forme : faire de la blessure un symbole, transformer ce drame en projet artistique et spirituel. Plutôt que de simplement reconstruire à l’identique, pourquoi ne pas créer quelque chose de nouveau, quelque chose qui témoignerait à la fois du passé et de l’espérance ?

Franco Borga et le vitrail de la résilience
En 1978, un an après le drame, arriva Franco Borga, maître verrier reconnu pour ses travaux audacieux dans l’art sacré contemporain. Habitué à travailler la lumière comme d’autres sculptent la pierre, cet artiste d’origine italienne s’était déjà illustré dans plusieurs créations religieuses où le verre devenait poésie.
Son regard se posa sur les ruines, non pas comme un désastre, mais comme un espace de création pure. Sa proposition fut déroutante, presque révolutionnaire : ne pas reconstruire le chœur. Laisser ce vide, cette cicatrice béante, comme témoin brut du passé, et y inscrire un vitrail monumental, véritable paroi de lumière, pour séparer la nef de ce pan d’histoire ouvert sur le ciel.
Ce ne serait pas une réparation ordinaire, mais une métamorphose architecturale et spirituelle.
L’idée suscita de vifs débats au sein de la communauté. Certains voyaient là une hérésie, un manque de respect envers la tradition. Comment laisser l’église ainsi « mutilée » ? D’autres, plus audacieux, percevaient le potentiel transformateur du projet : faire de la plaie une œuvre d’art, de la destruction une renaissance.
Après de longues discussions, le projet fut accepté. Il allait donner naissance à l’un des plus grands vitraux modernes d’Europe.

La création d’un chef-d’œuvre : 60 m² de lumière
Avec une superficie de 60 mètres carrés, le vitrail de Franco Borga n’était pas seulement imposant par sa taille — il constituait un défi technique et artistique majeur. Chaque panneau fut dessiné, taillé, teinté et assemblé à la main avec une précision d’orfèvre.
Les artisans locaux participèrent à l’ouvrage sous la direction de Borga, fascinés par ce mélange unique de modernité et de foi. Le verre fut choisi avec soin, les couleurs testées selon l’orientation et la lumière naturelle du site. Les techniques de vitraillerie contemporaine rencontraient ici l’artisanat ancestral, dans une fusion créative exceptionnelle.
Le maître verrier s’inscrivait dans une longue tradition européenne. Depuis le Moyen Âge, le vitrail est considéré comme l’un des arts majeurs de l’architecture religieuse. Les cathédrales médiévales consacraient deux tiers de leur budget aux vitraux, tant leur importance symbolique et esthétique était considérable. Au XXe siècle, de grands artistes comme Marc Chagall, Georges Rouault ou Henri Matisse ont redonné ses lettres de noblesse à cet art, créant des œuvres contemporaines dans des édifices anciens.
Borga s’inscrit dans cette lignée d’artistes verriers qui font dialoguer tradition et modernité.
L’inauguration : quand la lumière triompha
Lorsque le vitrail fut posé, le silence pesa lourd dans l’église. Les paroissiens, les artisans, les élus locaux se tenaient debout dans la nef, contemplant cette immense verrière qui désormais séparait l’espace sacré des ruines laissées volontairement intactes.
Puis un rayon de soleil perça les nuages d’automne, traversa la verrière, et projeta mille éclats de couleur sur les pierres anciennes. Des bleus profonds, des ors flamboyants, des rouges incandescents vinrent danser sur les murs de la nef. La lumière, désormais, était devenue l’âme même de l’édifice.
La communauté sut alors que Saint-Martin-des-Rosiers renaissait.
Une lumière qui parle au cœur : symbolique et spiritualité
Le vitrail de Franco Borga n’a pas été conçu comme une simple œuvre décorative. Il agit comme un médiateur entre deux mondes, une frontière poreuse entre passé et présent, destruction et renaissance.
D’un côté, la nef restaurée, encore habitée par les prières et les chants, continue d’accueillir les fidèles pour les offices. Cet espace représente la continuité, la tradition, la mémoire vivante de la communauté chrétienne.
De l’autre, les ruines du chœur, laissées brutes en hommage au passé. Ce choix audacieux de conserver la cicatrice plutôt que de la masquer constitue un geste architectural et symbolique puissant. Les murs abîmés, le ciel visible, les traces de l’effondrement : tout rappelle la fragilité de l’œuvre humaine et la force du temps.
Entre les deux : la lumière, symbole de vie, d’espoir et de foi. Le vitrail n’est pas un mur qui sépare, mais une membrane translucide qui unit les deux espaces dans un dialogue permanent. Les couleurs dominantes — bleu profond, or, rouge feu — rappellent les éléments spirituels essentiels de la tradition chrétienne :
- Le bleu évoque l’eau du baptême, la pureté, le ciel qui s’ouvre sur l’infini
- L’or symbolise la gloire divine, la lumière éternelle, la transcendance
- Le rouge feu incarne l’Esprit-Saint, la Pentecôte, la transformation spirituelle
De nombreux visiteurs parlent d’une sensation unique en entrant dans l’église : une impression de paix et de force à la fois, une présence à la fois apaisante et dynamisante. À travers le vitrail, la lumière du jour varie selon les heures et les saisons, transformant sans cesse l’atmosphère intérieure.
À l’aube, les bleus dominent, créant une ambiance contemplative. À midi, les ors explosent, inondant la nef d’une lumière généreuse. Au crépuscule, les rouges s’enflamment, donnant l’impression que le vitrail lui-même est en feu.
Ce chef-d’œuvre est devenu un symbole local de résilience et de transcendance, montrant qu’il est possible de transformer la tragédie en beauté, la perte en création.
Le symbolisme de l’Esprit-Saint et de la Pentecôte
Au cœur de cette renaissance se trouve un fil rouge spirituel : celui de l’Esprit-Saint.
Le vitrail, par son jeu de lumière et de feu, évoque directement le mystère de la Pentecôte, moment fondateur de l’Église chrétienne, célébrée cinquante jours après Pâques.
Dans le Livre des Actes des Apôtres (chapitre 2), l’Esprit-Saint descend sur les apôtres réunis à Jérusalem après l’Ascension du Christ. Un vent puissant emplit soudain la maison, puis des « langues de feu » viennent se poser sur chacun d’eux. Remplis de l’Esprit-Saint, ils se mettent à parler en plusieurs langues, devenant ainsi capables de porter le message évangélique à tous les peuples.
Cette scène, empreinte de lumière et de feu, trouve un écho saisissant dans le vitrail de Saint-Martin-des-Rosiers :
- Le verre en fusion lors de sa création évoque la transformation spirituelle, le passage du chaos à la forme, de la matière brute à l’œuvre d’art
- Les lueurs mouvantes qui traversent le vitrail rappellent la présence du souffle divin, invisible mais constamment actif
- L’ouverture du chœur vers le ciel symbolise la libération de la foi, son élévation au-delà des murs et des dogmes
- Les langues de feu colorées qui dansent sur les pierres font écho aux langues de feu pentecostales
Ainsi, l’artiste a su incarner dans la matière même la métaphore biblique de la Pentecôte : de la ruine naît la lumière, comme de la mort du Christ naît la Résurrection. La destruction de 1977 devient, rétrospectivement, un passage nécessaire vers une forme nouvelle de beauté et de spiritualité.
Cette dimension théologique enrichit considérablement la visite de l’église. Il ne s’agit pas seulement d’admirer une prouesse technique ou esthétique, mais de méditer sur le sens profond de la transformation spirituelle.

Un trésor discret au cœur de la Drôme des Collines
Située à quelques kilomètres d’Albon et de la célèbre Tour d’Albon, l’église de Saint-Martin-des-Rosiers attire aujourd’hui curieux, randonneurs, amateurs d’art sacré et pèlerins sur les chemins de Saint-Martin.
Un patrimoine reconnu et valorisé
Sa visite libre, souvent conseillée par l’Office du Tourisme Porte de DrômArdèche, permet de découvrir ce monument unique du patrimoine rural drômois. Le site s’inscrit dans un réseau de lieux patrimoniaux remarquables :
- La Tour d’Albon, à 2 km, offre un panorama exceptionnel à 360° sur la vallée du Rhône, les Alpes et le Vercors
- L’église Saint-Philibert d’Albon, romane du XIe siècle, construite par les moines de l’ordre de Saint-Philibert venus de l’Abbaye de Tournus
- Les vestiges médiévaux disséminés dans la commune, témoins de la grandeur passée des comtes d’Albon
- Les circuits de randonnée de la Drôme des Collines, qui permettent de découvrir le territoire à pied ou à vélo
Les travaux de rénovation les plus récents se sont achevés en juin 2021, garantissant la sécurité du bâtiment et la mise en valeur optimale du vitrail. Ces travaux ont permis de consolider les structures, d’améliorer l’éclairage naturel et de créer une signalétique pédagogique pour les visiteurs.
L’église reste ouverte une grande partie de l’année, sauf lors d’interventions d’entretien ponctuelles. Il est toutefois recommandé de vérifier les horaires d’ouverture auprès de l’Office de Tourisme, particulièrement en période hivernale.
Un lieu vivant, pas un musée
Ce lieu n’est pas un musée figé dans le temps, mais un espace vivant où se déroulent parfois des offices et des événements culturels. Les Journées Européennes du Patrimoine sont l’occasion de visites guidées commentées, permettant de mieux comprendre l’histoire du lieu et la genèse du vitrail.
Des concerts de musique sacrée sont organisés ponctuellement, profitant de l’acoustique particulière de l’édifice et de l’atmosphère unique créée par le jeu de lumière du vitrail. Ces événements attirent un public varié, mêlant habitants locaux et visiteurs de passage.
De nombreux visiteurs témoignent de l’émotion ressentie à la découverte du vitrail, qui semble transformer la pierre en lumière pure. Les livres d’or, régulièrement mis à disposition, regorgent de commentaires enthousiastes et de réflexions profondes sur le sens spirituel du lieu.

Une métaphore universelle : la leçon de Saint-Martin-des-Rosiers
Ce qui fait la beauté profonde de Saint-Martin-des-Rosiers, c’est son message universel.
Son vitrail n’est pas seulement un chef-d’œuvre d’art verrier : c’est une parabole incarnée, un enseignement visuel et spirituel qui dépasse largement le cadre religieux.
Le courage de transformer la perte
Comme la Pentecôte, ce lieu parle du renouvellement de l’esprit, du courage de faire face à la perte sans se laisser paralyser par elle. En 1977, la communauté aurait pu choisir la facilité : abandonner l’église, la laisser tomber en ruine, ou la restaurer de manière conventionnelle.
Elle a choisi la voie la plus audacieuse : accepter la blessure, la reconnaître, et la transformer en source de beauté. Cette démarche résonne avec force dans notre époque où tant de personnes, de communautés, de sociétés entières font face à des pertes, des traumatismes, des effondrements.
Le passage des ténèbres à la clarté
Le vitrail enseigne aussi que la lumière finit toujours par percer les ténèbres. Même dans la nuit la plus obscure, même face à la destruction la plus totale, une renaissance est possible si l’on accepte de regarder la situation différemment, de faire preuve de créativité et d’espérance.
Cette leçon transcende les croyances religieuses. Qu’on soit croyant ou non, la métaphore fonctionne : nos cicatrices, nos échecs, nos effondrements personnels peuvent devenir des espaces de création, des opportunités de transformation.
La patience et l’humilité
Dans un monde souvent pressé, obsédé par la performance immédiate et les résultats rapides, cette petite église enseigne la patience, l’humilité et la confiance dans la lumière.
Le projet de Borga n’a pas été réalisé en quelques semaines. Il a fallu des mois de travail minutieux, de débats, d’ajustements. Il a fallu accepter l’incertitude, faire confiance au processus créatif, croire que quelque chose de beau pouvait émerger du chaos.
Et lorsque le soleil couchant allume les teintes rouges du vitrail, lorsque les derniers rayons du jour transforment l’église en cathédrale de feu et de couleur, on comprend alors que la foi ne s’éteint jamais, mais change simplement de forme.

Visiter Saint-Martin-des-Rosiers : informations pratiques
Accès et localisation
Adresse : Place de l’église de Saint-Martin-des-Rosiers, hameau de Saint-Martin-des-Rosiers, 26140 Albon, Drôme, Auvergne-Rhône-Alpes
Coordonnées GPS : 45.236975, 4.874615
Accès :
- À 10 minutes de la N7, axe historique Paris-Méditerranée
- À 15 minutes de Saint-Rambert-d’Albon (sortie 12 de l’A7)
- À 20 km au nord de Romans-sur-Isère
- À 30 km de Vienne
Stationnement : Gratuit à proximité immédiate de l’église
Horaires et tarifs
Ouverture : L’église est généralement ouverte tous les jours en journée (sous réserve de travaux ou d’événements paroissiaux).
Tarif : Entrée libre et gratuite
Durée de visite conseillée : 30 à 45 minutes pour profiter pleinement du lieu et observer les variations de lumière
Meilleurs moments pour visiter
Conseils pour optimiser votre visite :
- Fin d’après-midi (16h-18h) : Les plus beaux effets de lumière sur le vitrail, particulièrement en automne et en hiver
- Matinée (9h-11h) : Lumière douce et ambiance contemplative, idéale pour la méditation
- Journées ensoleillées : Le vitrail révèle toute sa splendeur par temps clair
- Éviter : Les jours de pluie où les couleurs sont moins éclatantes
Curiosités à proximité
Dans un rayon de 5 km :
- La Tour d’Albon (2 km) : Vestige médiéval emblématique, panorama exceptionnel sur la vallée du Rhône et vestiges du château des comtes d’Albon. Accès libre. Compter 1h de visite avec montée au sommet.
- Le village d’Albon : Riche en petits circuits de randonnées balisés, patrimoine rural authentique, marchés locaux.
- Église Saint-Philibert d’Albon : Église romane du XIe siècle, construite par les moines de l’ordre de Saint-Philibert venus de l’Abbaye de Tournus.
- Les domaines viticoles de la Drôme des Collines : Producteurs locaux de vins IGP Collines Rhodaniennes, dégustation et vente directe.
- Saint-Rambert-d’Albon (4 km) : Bourg dynamique, église Saint-Blaise, patrimoine de la Route Nationale 7.
Circuit patrimoine suggéré (demi-journée) :
- Visite de l’église Saint-Martin-des-Rosiers (45 min)
- Montée à la Tour d’Albon (1h)
- Déjeuner dans un restaurant local à Albon ou Saint-Rambert-d’Albon
- Découverte d’un domaine viticole (1h30)
Renseignements et contact
Office de Tourisme Porte de DrômArdèche
- Téléphone : 04 75 23 45 33
- Email : porte@dromardeche.fr
- Site web : www.autour-du-palais-ideal.fr
Mairie d’Albon
- Téléphone : 04 75 03 10 54
- Site web : www.mairie-albon.fr
Contexte culturel et touristique : la Drôme des Collines
Saint-Martin-des-Rosiers s’inscrit dans le riche territoire de la Drôme des Collines, zone de transition entre la vallée du Rhône et les contreforts du Vercors. Cette région se caractérise par :
- Un patrimoine bâti remarquable : églises romanes, châteaux médiévaux, villages perchés
- Une agriculture diversifiée : céréales, fruits (notamment les abricots), élevage, vignobles
- Un tourisme doux : randonnée, cyclotourisme, agrotourisme
- Une gastronomie locale : fromages de chèvre, ravioles, caillettes, vins des Collines Rhodaniennes
La commune d’Albon, avec ses 1800 habitants, joue un rôle central dans la valorisation de ce patrimoine. Son histoire prestigieuse comme berceau du Dauphiné lui confère une identité forte et une attractivité touristique croissante.
En Résumé
L’église de Saint-Martin-des-Rosiers, dans la commune d‘Albon (Drôme, 26140), berceau du Dauphiné, incarne une renaissance unique dans l’histoire du patrimoine religieux français. Après l’effondrement catastrophique de son chœur en 1977, la communauté locale a choisi une voie audacieuse : ne pas reconstruire, mais transformer la plaie en œuvre d’art contemporain.
Le maître verrier Franco Borga créa en 1978 un vitrail monumental de 60 m², considéré comme l’un des plus grands vitraux modernes d’Europe. Cette œuvre magistrale est devenue un symbole puissant de résilience et de foi. Inspiré par le feu et la lumière de la Pentecôte, ce vitrail établit une médiation vibrante entre la nef restaurée et le ciel ouvert du chœur laissé volontairement en ruines, matérialisant ainsi la présence vivante de l’Esprit-Saint.
Dédiée à Saint Martin de Tours (316-397), patron universel du partage célèbre pour avoir coupé son manteau en deux pour en donner la moitié à un mendiant transi de froid, l’église perpétue un message de générosité et de transformation spirituelle. Aujourd’hui restaurée et ouverte aux visiteurs, l’église demeure l’un des trésors discrets mais essentiels de la Drôme des Collines, alliant harmonieusement patrimoine médiéval, spiritualité vivante et modernité artistique.
Le site s’inscrit dans le riche contexte historique d’Albon, berceau de la puissante famille des comtes d’Albon qui fondèrent le Dauphiné au XIIe siècle. À proximité immédiate, la Tour d’Albon domine la vallée du Rhône, témoignant de ce passé prestigieux. L’ensemble constitue un circuit patrimoine incontournable pour les amateurs d’art sacré, d’histoire médiévale et d’architecture contemporaine.
FAQ – Questions fréquentes
1. Où se trouve exactement l’église de Saint-Martin-des-Rosiers ?
L’église se situe dans le hameau de Saint-Martin-des-Rosiers, qui appartient à la commune d’Albon, dans le département de la Drôme (26140), en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est accessible depuis la N7 et l’A7 (sortie 12 Saint-Rambert-d’Albon), à environ 20 km au nord de Romans-sur-Isère et 30 km au sud de Vienne.
2. Qui est Franco Borga et pourquoi est-il important ?
Franco Borga est un artiste verrier italien reconnu pour ses créations contemporaines dans l’art sacré. Son œuvre monumentale à Saint-Martin-des-Rosiers, réalisée en 1978, est considérée comme l’un de ses chefs-d’œuvre. Il a su transformer une tragédie architecturale en symbole artistique et spirituel, créant l’un des plus grands vitraux modernes d’Europe avec 60 m² de surface vitrée.
3. Quelle est la signification spirituelle du vitrail ?
Le vitrail symbolise la transformation spirituelle et la lumière divine. Inspiré directement de la Pentecôte (descente de l’Esprit-Saint sur les apôtres), il célèbre le passage des ténèbres à la lumière, de la destruction à la renaissance. Les couleurs dominantes (bleu, or, rouge) évoquent respectivement l’eau du baptême, la gloire divine et le feu de l’Esprit-Saint. Le choix audacieux de ne pas reconstruire le chœur mais de le laisser ouvert vers le ciel renforce cette symbolique de libération et d’élévation spirituelle.
4. Peut-on visiter l’église librement ?
Oui, l’église est généralement ouverte au public en journée, sauf lors de travaux d’entretien ou d’événements paroissiaux. La visite est libre et gratuite. Il est toutefois recommandé de vérifier les horaires auprès de l’Office du Tourisme Porte de DrômArdèche (04 75 23 45 33) avant de vous déplacer, particulièrement en période hivernale.
5. Quelle est la meilleure période pour admirer le vitrail ?
Le matin (9h-11h) et la fin d’après-midi (16h-18h) offrent les contrastes lumineux les plus saisissants. Les journées ensoleillées révèlent toute la splendeur des couleurs. La lumière rasante de l’automne et de l’hiver crée des effets particulièrement spectaculaires. Chaque saison et chaque heure de la journée offrent une expérience différente, car la lumière naturelle transforme constamment l’ambiance intérieure.
6. L’église est-elle accessible aux personnes à mobilité réduite ?
Les informations sur l’accessibilité PMR ne sont pas systématiquement renseignées. Il est conseillé de contacter l’Office du Tourisme ou la mairie d’Albon avant votre visite pour obtenir des précisions sur l’accessibilité et les éventuels aménagements disponibles.
7. Pourquoi appelle-t-on Albon le « berceau du Dauphiné » ?
Albon fut le siège originel de la puissante famille des comtes d’Albon, mentionnée dès l’époque carolingienne. Par d’habiles alliances matrimoniales et des acquisitions territoriales stratégiques, cette famille a progressivement constitué une principauté qui deviendra le Dauphiné. C’est Guigues IV, mort en 1142, qui porte le premier le titre de « Dauphin de Viennois ». Le château d’Albon (dont subsiste la Tour d’Albon) était leur résidence principale, faisant de ce lieu le berceau historique de cette province qui s’étendra des Alpes à la vallée du Rhône.
8. Peut-on combiner la visite avec d’autres sites patrimoniaux ?
Absolument. L’église de Saint-Martin-des-Rosiers s’inscrit dans un circuit patrimoine cohérent. À proximité immédiate, vous pouvez visiter la Tour d’Albon (panorama exceptionnel), l’église Saint-Philibert d’Albon (romane du XIe siècle), et découvrir les domaines viticoles de la Drôme des Collines. Un circuit d’une demi-journée permet de combiner culture, histoire et terroir.
9. Qui était Saint Martin de Tours et pourquoi cette église lui est-elle dédiée ?
Saint Martin de Tours (316-397) est l’une des figures majeures du christianisme en Gaule. Légionnaire romain, il est célèbre pour avoir partagé son manteau avec un mendiant transi de froid à Amiens en 337. Devenu évêque de Tours, il parcourut inlassablement les campagnes pour évangéliser les populations rurales. Il est le saint patron du partage, de la générosité et des voyageurs. Des milliers d’églises en Europe portent son nom. À Saint-Martin-des-Rosiers, son message de partage résonne particulièrement avec le vitrail de Borga, qui incarne lui aussi le partage de la lumière.
10. Y a-t-il des événements culturels organisés dans l’église ?
Oui, l’église accueille ponctuellement des concerts de musique sacrée, des visites guidées lors des Journées Européennes du Patrimoine, et parfois des expositions temporaires. L’Office du Tourisme Porte de DrômArdèche publie le calendrier des événements sur son site web et via ses supports de communication.
Glossaire
Chœur : Partie orientale de l’église, traditionnellement réservée au clergé, où se trouve l’autel principal. Dans les églises médiévales, le chœur était souvent séparé de la nef par une clôture ou un jubé.
Nef : Espace principal de l’église où se rassemblent les fidèles pour assister aux offices. Le terme vient du latin « navis » (navire), évoquant la forme de vaisseau renversé de cette partie de l’édifice.
Pentecôte : Fête chrétienne mobile célébrant la venue de l’Esprit-Saint sur les apôtres cinquante jours après Pâques. Du grec « pentekostê » (cinquantième). Cet événement, rapporté dans les Actes des Apôtres, marque la naissance de l’Église chrétienne.
Esprit-Saint : Troisième personne de la Trinité chrétienne (Père, Fils, Saint-Esprit), représentant la présence active de Dieu dans le monde et dans le cœur des croyants. Symboles traditionnels : colombe, feu, vent, lumière.
Vitrail : Assemblage décoratif de morceaux de verre colorés, généralement maintenus par des baguettes de plomb (technique traditionnelle) ou de béton armé (technique moderne de la dalle de verre). Dans l’architecture religieuse, les vitraux filtrent et colorent la lumière naturelle, créant une atmosphère spirituelle unique.
Maître verrier : Artisan hautement qualifié spécialisé dans la création et la restauration de vitraux. Ce titre nécessite généralement au moins dix ans d’expérience et la réalisation de « chefs-d’œuvre » reconnus. Le maître verrier maîtrise toutes les techniques : dessin, découpe du verre, peinture sur verre, grisaille, cuisson, assemblage.
Franco Borga : Artiste verrier italien actif dans les années 1970-1980, auteur du vitrail monumental de Saint-Martin-des-Rosiers installé en 1978. Reconnu pour ses créations audacieuses dans l’art sacré contemporain, il a su faire dialoguer tradition verrière et modernité artistique.
Comtes d’Albon : Famille noble mentionnée dès l’époque carolingienne (IXe siècle), possessionnée dans le Viennois et le Valentinois. Par acquisitions territoriales et alliances matrimoniales, ils construisirent progressivement la principauté du Dauphiné. Guigues IV (mort en 1142) fut le premier à porter le titre de « Dauphin de Viennois ».
Dauphiné : Ancienne principauté médiévale s’étendant des Alpes à la vallée du Rhône, constituée progressivement par les comtes d’Albon entre le XIe et le XIIIe siècle. Le titre de « Dauphin » devint héréditaire et fut finalement cédé au royaume de France en 1349, devenant le titre porté par l’héritier présomptif de la couronne de France.
Tour d’Albon : Vestige médiéval du château des comtes d’Albon, érigée au XIIIe siècle sur une motte artificielle à 388 mètres d’altitude. Monument emblématique du « berceau du Dauphiné », elle offre un panorama à 360° sur la vallée du Rhône. Classée Monument Historique.
Drôme des Collines : Territoire de la Drôme situé au nord du département, entre la vallée du Rhône et les contreforts du Vercors. Paysage vallonné caractérisé par des collines douces, une agriculture diversifiée et un riche patrimoine bâti médiéval.
Saint Martin de Tours (316-397) : Évêque de Tours, évangélisateur de la Gaule rurale, fondateur du monachisme occidental (monastères de Ligugé et Marmoutier). Célèbre pour avoir partagé son manteau avec un mendiant à Amiens. Son tombeau à Tours fut l’un des plus grands lieux de pèlerinage médiévaux. Fêté le 11 novembre.
Molasse : Roche sédimentaire tendre, composée de grès et de calcaire, typique de la région Rhône-Alpes. Très utilisée dans la construction locale pour sa facilité de taille et sa résistance relative aux intempéries.
Aula : Dans l’architecture médiévale, grande salle d’apparat d’un château ou d’un palais, servant aux réceptions officielles et aux assemblées. Le château d’Albon comportait une aula majestueuse témoignant de la puissance des comtes.
Camera : Dans l’architecture palatiale médiévale, appartements privés réservés au seigneur et à sa famille, par opposition aux espaces publics (aula) ou religieux (chapelle).
Dalle de verre : Technique verrière moderne développée au XXe siècle, utilisant des plaques de verre épaisses (2-3 cm) enchâssées dans du béton armé. Permet des créations plus robustes et des effets de lumière différents du vitrail traditionnel au plomb.
Chlamyde : Manteau militaire romain porté par la cavalerie impériale, formé d’une pièce de tissu rectangulaire agrafée sur l’épaule. Saint Martin portait une chlamyde blanche lorsqu’il la partagea avec le mendiant à Amiens.
Office du Tourisme Porte de DrômArdèche : Structure intercommunale de promotion touristique couvrant le nord de la Drôme et le sud de l’Ardèche. Coordonne l’accueil des visiteurs, la valorisation du patrimoine et la communication touristique du territoire.
Liens utiles
Tourisme et patrimoine
Office de Tourisme Porte de DrômArdèche https://www.autour-du-palais-ideal.fr Informations touristiques, événements, circuits de découverte
La Drôme Tourisme – Site officiel https://www.drome-cestmanature.com Portail touristique officiel du département de la Drôme
Patrimoine Drôme Tourisme https://www.ladrometourisme.com Inventaire et valorisation du patrimoine culturel drômois
Sites institutionnels
Commune d’Albon – Site officiel https://www.mairie-albon.fr Histoire, patrimoine, vie municipale, services aux habitants
La Tour d’Albon – Site historique https://www.rhone-medieval.fr Documentation scientifique et historique sur le château d’Albon
Contexte historique et culturel
Reportages Calliope Services – Patrimoine local https://saintrambertdalbon.com Articles approfondis sur le patrimoine de Saint-Rambert-d’Albon et environs
Appartenances.fr – Culture et Patrimoine https://appartenances.fr Blog culturel consacré au patrimoine et à l’histoire locale drômoise
Itinéraire de Saint-Martin de Tours https://www.coe.int/fr/web/cultural-routes/the-saint-martin-of-tours-route Itinéraire culturel européen sur les traces de Saint Martin
Ressources scientifiques
HADÈS Archéologie – Tour d’Albon https://www.hades-archeologie.com/operation/tour-dalbon/ Résultats des fouilles archéologiques sur le site d’Albon
Rhône Médiéval https://www.rhone-medieval.fr Études et documentation sur les châteaux médiévaux de la vallée du Rhône
Contact direct
Office de Tourisme Téléphone : 04 75 23 45 33 Email : porte@dromardeche.fr
Mairie d’Albon Téléphone : 04 75 03 10 54
Article rédigé par Jean-Baptiste MESONA – Calliope Services Consultant en communication culturelle et patrimoniale www.saintrambertdalbon.com – www.appartenances.fr
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[…] L’Église St Martin des Rosiers, hameau près du village d’Albon (Berceau du Dauphiné), dans le département de la Drôme, en France, abrite un vitrail souvent considéré comme l’un des plus grands vitraux modernes d’Europe à sa création en 1977. Mesurant 60 m², cette œuvre, signée par l’artiste Franco Borga, a été installée suite à l’effondrement du toit du chœur en 1977, marquant un tournant dans l’histoire de cette église reconstruite au XIXe siècle. Cet article vise à explorer en détail l’histoire, la création, la signification et la place de ce vitrail dans le panorama de l’art du verre en Europe, avec un focus particulier sur son lien avec la verrerie d’art, en résonance avec les thèmes du blog Émaux-Émotions, dédié à la céramique et à la verrerie d’art. […]
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[…] Un vitrail de 60 m² créé par Franco Borga en 1977 […]
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[…] Le vitrail de St Martin des Roziers (Albon, 2 km) : Vitrail de 60 m², oeuvre de l’artiste italien Franco Borga. Plus grand vitrail moderne de France; 2ème d’Europe […]
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[…] expert en verrerie et maître-verrier italien dont l’œuvre la plus emblématique reste le grand vitrail de 60 m² de l’église Saint-Martin-des-Rosiers (Drôme, France). Autodidacte de formation initiale, restaurateur d’art et érudit reconnu de […]
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[…] Dans le hameau drômois de Saint-Martin-des-Rosiers, un vitrail de 60 m² défie les lois de la physique et de l’architecture depuis 1978. Créé par Franco Borga (1937-2022), peintre italien et expert en verrerie Art nouveau, ce chef-d’œuvre technique transforme une ruine en cathédrale de lumière. Cet article explore les défis techniques colossaux qu’il a fallu surmonter pour réaliser l’un des plus grands vitraux modernes d’Europe. […]
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