L’Armistice du 11 novembre 1918 : Histoire, Mémoire et Célébrations en France

Le 11 novembre, symbole d’une guerre sans précédent

Le 11 novembre est une date gravée dans la mémoire collective française. Chaque année, la France commémore l’Armistice de 1918, qui mit fin à la Première Guerre mondiale — un conflit si meurtrier qu’on l’a surnommé « la Der des der », l’ultime guerre censée en finir avec toutes les guerres.

Cette journée n’est pas seulement un hommage aux 1,4 million de soldats français morts ou aux 8 millions de mobilisés. Elle rappelle aussi le sacrifice méconnu de la paysannerie française, qui paya un lourd tribut : près de 40 % des mobilisés venaient des campagnes, et des milliers de fermes furent laissées à l’abandon, plongeant le monde rural dans une crise durable.

Découvrez dans cet article :

  • L’histoire et les chiffres clés de l’Armistice et de la « Der des der »
  • Le rôle crucial des paysans dans l’effort de guerre
  • L’évolution des commémorations, des villages aux grandes villes
  • Pourquoi cette journée reste un pilier de la mémoire nationale

La « Der des der » : une guerre industrielle et paysanne

Un conflit aux dimensions inégalées

La Première Guerre mondiale (1914-1918) fut la première guerre totale et industrielle de l’histoire. Les chiffres qui suivent témoignent de son ampleur dévastatrice :

Chiffres clés de la Première Guerre mondiale :

  • Mobilisés en France : 8 millions d’hommes (dont 40 % de paysans)
  • Morts militaires français : 1,3 à 1,4 million (soit 10 % de la population masculine active)
  • Morts quotidiens (moyenne) : 900 soldats français par jour pendant 4 ans
  • Blessés et mutilés : Plus de 4 millions (dont des « gueules cassées »)
  • Monuments aux morts en France : Plus de 35 000 érigés après la guerre
  • Heure de l’Armistice : 11h00, dans la clairière de Rethondes (forêt de Compiègne)
  • Fin officielle de la guerre : Traité de Versailles (28 juin 1919)
  • Loi de 2012 : Extension de l’hommage à tous les « Morts pour la France »

Sources : 1914-1918-Online Encyclopedia, Vie Publique, Ministère des Armées

La paysannerie française, colonne vertébrale de l’effort de guerre

Le monde rural paya le prix le plus lourd de cette guerre :

  • 40 % des poilus étaient des paysans ou des ouvriers agricoles
  • Des villages entiers décimés : certains départements ruraux (comme la Meuse ou les Ardennes) perdirent jusqu’à 20 % de leur population masculine
  • L’agriculture en crise : avec les hommes au front, les femmes et les enfants durent assurer les récoltes, tandis que les terres se dégradaient faute de main-d’œuvre
  • Un héritage douloureux : après 1918, des milliers de fermes ne purent être reprises, accélérant l’exode rural

« La guerre a vidé les campagnes de leurs bras et de leur avenir. »
— Antoine Prost, historien spécialiste de la Grande Guerre


Comprendre le 11 novembre et la « Der des der » : vos questions, nos réponses

Pourquoi parle-t-on de « Der des der » ?

L’expression « Der des der » (dérivée de l’allemand « die letzte der letzten Kriege ») est née pendant le conflit. Elle exprime l’espoir que cette guerre, par son horreur sans précédent, serait la dernière de l’histoire. Un espoir malheureusement déçu par la Seconde Guerre mondiale.

Qu’est-ce que l’Armistice du 11 novembre 1918 ?

L’Armistice est un cessez-le-feu signé dans un wagon à Rethondes (forêt de Compiègne) entre les Alliés et l’Allemagne. Il entre en vigueur à 11h, mettant fin à 4 ans de combats sur le front occidental.

Les conditions principales imposaient à l’Allemagne de rendre ses armes, évacuer les territoires occupés et rapatrier ses prisonniers. Attention : ce n’est pas la paix définitive. Le Traité de Versailles (1919) officialisera la fin de la guerre.

Pourquoi le 11 novembre à 11h ?

La date et l’heure (11h du 11/11) ont été choisies pour leur symbolique forte. En France, ce moment est devenu un rituel national de mémoire, en hommage aux sacrifices consentis.

Quel rôle ont joué les paysans dans la guerre ?

Les paysans furent la chair à canon de 14-18 :

  • Surreprésentés dans les régiments d’infanterie (les « poilus »)
  • Victimes des offensives meurtrières (Verdun, la Somme), où les pertes furent colossales
  • Piliers de l’arrière : les femmes et les anciens maintenaient l’agriculture, évitant la famine
  • Un monde rural brisé : après 1918, des régions entières peinaient à se relever, faute de bras et de bétail

« Les paysans ont payé le prix fort : ils étaient les premiers à monter au front et les derniers à en revenir. »
— Annette Becker, historienne

Comment le 11 novembre est-il commémoré aujourd’hui ?

Les cérémonies suivent un rituel immuable :

  • Rassemblement au monument aux morts (vers 10h30)
  • À 11h précises : minute de silence, sonnerie aux morts, La Marseillasse, Chant des Partisans
  • Dépôt de gerbes par les élus, associations d’anciens combattants et écoles
  • Discours rappelant le sacrifice des « poilus » et des générations suivantes

À Saint-Rambert-d’Albon, comme dans des milliers de communes, la cérémonie unit anciens, familles et jeunes autour des valeurs de paix et de devoir de mémoire.

Pourquoi cette commémoration reste-t-elle essentielle ?

Quatre raisons principales :

  • Mémoire collective : rendre hommage aux millions de victimes, dont une majorité de paysans et d’ouvriers
  • Transmission : expliquer aux jeunes générations l’horreur de la guerre industrielle
  • Unité nationale : un moment où la France se rassemble, au-delà des clivages
  • Vigilance : rappeler que la paix est fragile et doit être préservée

Quels sont les défis actuels de cette journée ?

Les commémorations du 11 novembre font face à plusieurs enjeux :

  • Intéresser les jeunes à une histoire qui leur semble lointaine
  • Adapter les cérémonies à l’ère numérique (réseaux sociaux, archives en ligne)
  • Honorer tous les « Morts pour la France », y compris ceux des conflits récents (Mali, Afghanistan)
  • Éviter les récupérations politiques, pour une mémoire apaisée et inclusive

Les personnalités clés de l’Armistice

  • Ferdinand Foch : Maréchal de France, commandant suprême des Alliés, signataire de l’Armistice
  • Matthias Erzberger : Plénipotentiaire allemand, signataire pour l’Allemagne
  • Georges Clémenceau : Président du Conseil, artisan de la victoire (« Le Tigre »)
  • Les « Poilus » : Soldats français, dont une majorité de paysans et d’ouvriers

De la « Der des der » à aujourd’hui : chronologie essentielle

  • 28 juillet 1914 : Début de la Première Guerre mondiale
  • 1916 : Bataille de Verdun (300 000 morts), symbole de l’horreur de la guerre
  • 8 novembre 1918 : L’Allemagne demande l’armistice
  • 11 novembre 1918 : Signature de l’Armistice à Rethondes (entrée en vigueur à 11h)
  • 1919 : Traité de Versailles : fin officielle de la guerre
  • 1922 : Le 11 novembre devient un jour férié
  • 1923 : Allumage de la Flamme du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe
  • 2012 : Loi étendant l’hommage à tous les morts pour la France
  • 2018 : Centenaire de l’Armistice, cérémonies internationales

Glossaire : les mots clés de la mémoire

  • Der des der : Expression désignant la Première Guerre mondiale comme « la dernière des guerres »
  • Poilu : Soldat français de 14-18, souvent paysan ou ouvrier
  • Morts pour la France : Mention officielle pour les victimes de conflits
  • Gueules cassées : Soldats défigurés par la guerre, symbole des mutilations de masse
  • Monument aux morts : Stèle honorant les morts pour la France, présente dans chaque commune
  • OPEX : Opérations Extérieures (interventions militaires françaises depuis 1945)

Pour aller plus loin : ressources documentaires


Un héritage de sacrifice et de paix

Le 11 novembre est bien plus qu’un jour férié. C’est le symbole d’une guerre qui a bouleversé la France, notamment son monde rural, et marqué à jamais sa mémoire collective.

En participant aux cérémonies — comme à Saint-Rambert-d’Albon — ou en observant une minute de silence, nous honorons :

  • Les paysans et ouvriers qui ont payé le plus lourd tribut
  • Les valeurs de paix et de résilience transmises depuis 1918
  • Notre devoir de mémoire, pour que les générations futures comprennent le prix de la liberté

« Se souvenir de la « Der des der », c’est se rappeler que la paix ne va jamais de soi. »

→ Comment votre commune commémore-t-elle le 11 novembre ? Partagez vos traditions en commentaire !


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